De plain-pied en 2010. C’est le constat lancinant que nous faisons en ce début de la nouvelle décennie. L’Afrique a fourbi ses armes et va au combat pour son développement. La jeunesse, fer de lance, est interpellée, en cette décennie naissante. Le développement de l’Afrique ne viendra de nulle part ailleurs que de ses bras valides qui arpentent au quotidien les rudes sentiers du travail. Qui plus est, la sève nourricière, le poumon de l’Afrique, est appelée à construire une Afrique de vision et d’avenir. La meilleure façon d’y parvenir est d’entreprendre dans la sérénité et le charisme des peuples assoiffés de réussite. Entreprendre pour réussir tout comme réussir pour entreprendre, conjugue la volonté, la détermination et l’engagement. La jeunesse africaine doit aujourd’hui s’engager. Non pas s’engager pour s’engager mais, s’engager pour défendre des valeurs de justice, de vérité et de paix; valeurs indispensables pour amorcer le vrai développement de l’Afrique. En cette année 2010, cela fait exactement cinquante ans que la majeure partie des pays africains a acquis son indépendance. Cinquante ans dans la vie d’un homme, ce n’est pas peu. Mais, dans la vie d’une nation, elle est semblable à un bébé faisant ses premiers pas. Ce n’est pas pour autant que le bilan ne doit pas être fait. Et, ce bilan doit se faire avec toute la rigueur qui sied. L’on doit pouvoir comprendre ce que l’Afrique a fait de ses cinquante ans d’indépendance. Continue-t-elle à tendre la main? Mange-t-elle ce qu’elle produit ou continue-t-elle de manger ce que les autres produisent? C’est là, toute la dimension de l’entreprenariat à l’aube des cinquante ans de l’Afrique « libre et indépendante ». Il faudra, avec calme et circonspection, diagnostiquer, ausculter avec la plus grande fiabilité l’Afrique cinquantenaire, à la lumière de sa jeunesse et surtout, en relation avec l’esprit d’entreprise qui souffle actuellement sur cette frange de la population. Du nord au sud, d’est en ouest du continent, des jeunes donnent et montrent l’exemple. Ils se sacrifient, se battent au quotidien pour fonder leur entreprise et la mener à bon port. C’est l’Afrique debout. Cette Afrique, droite dans ses bottes, doit inspirer notre quête d’une indépendance tant économique qu’industrielle. Individuellement et collectivement. L’indépendance, c’est dans la tête, pour paraphraser un historien célèbre, Joseph Ki Zerbo; entreprendre aussi. Car, c’est dans l’action que se vérifie et se purifie la valeur d’une entreprise. L’inertie a toujours été fatale. Il faut reconnaître qu’un continent, aussi peuplé soit-il, ne peut pas subir quatre cents ans d’esclavage et rester debout comme l’a réussi l’Afrique. En cinquante ans d’indépendance, l’Afrique, vidée durant plus de trois siècles de ses bras valides, a réalisé des exploits. Il nous faut persévérer, aller au delà de cette triste et sombre page de notre histoire pour forger le destin de ce continent. Cela passe indéniablement par notre courage d’entreprendre et de réussir l’entreprise.