Article publié le 2010-03-10 par Par Ginette Mupanda & Persyde Doowo Développement
Belgique-Afrique BIO et CDE en parfait amour pour promouvir les investissements [02/2010]
Mabousso Thiam, Hugo Bosmans &
Charles Michel
C’est le mariage parfait entre la Société Belge d’Investissement pour les pays en Développement (BIO) et le Centre  pour le Développement de l’Entreprise (CDE). Ceci dans le but de mener à bien les investissements de la Bio pour les petites et moyens entreprises des pays partenaires, qu’un partenariat officiel a été conclu jeudi 4 février à Bruxelles avec le CDE. «Un secteur privé pérenne dans les pays du sud» tel a été le thème de la cérémonie sanctionnant cette collaboration. Elle a pour but également de travailler directement avec de très petites entreprises investies dans des projets de développement durable. Rehaussant de sa présence à cette rencontre, le ministre belge de Coopération au Développement, Charles Michel, a souligné que le développement est lié à la capacité qu’a un pays d’assurer la sécurité juridique, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. La Belgique tient à renforcer son soutien aux pays membres de l’ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et contribue activement, par le biais de ce ministère, à la réalisation des objectifs du millénaire adoptés par l’ONU en 2000. Il s’agit de 8 objectifs prioritaires. M. Michel s’est attelé sur deux de ces huit objectifs : la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim d’ici 2015 par rapport au niveau de 1990 ainsi que la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement.

Sur ce, il a été conclu une coopération bilatérale directe et indirecte pour renforcer le secteur privé, un acteur de développement très important et soutenir une croissance durable des pays ACP. Cette coopération est assurée par la Société Belge d’Investissement pour les pays en développement, Bio qui est une institution financière de développement issue d’un partenariat Public (Etat belge)-privé (SBI SA) crée en 2001.


Le bras d’investissement

Bio qui est le bras d’investissement de la coopération belge joue un rôle clé en agissant sur des terrains qui, souvent, sont délaissés par les banques commerciales à cause notamment du facteur de risque du reste très élevé. Elle bénéficie d’une indépendance de décision et d’opération lui permettant d’analyser et d’évaluer les projets qui lui sont soumis.

Le plan stratégique Bio pour les deux prochaines années vise le renforcement des pôles d’expertises actuels (dans le micro finance, le financement direct et indirect des PME), le développement de nouvelles activités dans le domaine du financement des projets d’infrastructure et le financement des projets développés par les TPE (très petites entreprises).


Pour sa part le directeur général de Bio, Hugo Bosman, a rappelé la mission de sa structure, celle d’améliorer l’accès au financement à long terme des sociétés privées dans les pays en développement afin de contribuer à une croissance économique durable et lutter contre la pauvreté. « Les fonds des pays sont directement orientés vers les populations locales. Jusqu’ici, nous avons investit dans 72 projet », a déclaré M. Bosman. Cette institution opère dans 109 pays classés par l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) comme étant les moins avancés, à faible revenu. Au total 18 partenaires prioritaires dont la majorité traverse une période de guerre ou d‘après-guerre et bénéficiant d’une collaboration immédiate sont: l’Afrique du sud, l’Algérie, le Bénin, le Burundi, le Mali, le Maroc, le Mozambique, le Niger, le Sénégal, la RDC, le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie, la Palestine, la Bolivie, l’Equateur, le Pérou  et le Vietnam.


Bio présente un large éventail de prêts directs à moyen et long terme à des taux fixe et variable de 3 à 10 ans. Elle octroie également des subsides dans le cadre d’études de faisabilités préalables ou d’une assistance technique nécessaire au succès d’un projet dont les montants sont non remboursables. Selon la règlementation, les demandes  de financement auprès de Bio doivent être accompagnés d’un plan d’affaires qui permet d’effectuer une première évaluation du projet, incluant ainsi un certain nombre de facteurs. Par contre, les contributions financières octroyées ne sont pas liées à l’implication d’autres intervenants belges (banques, entreprises). Cette institution a aussi un caractère additionnel, celle de veiller à la complémentarité de ses interventions afin de ne pas entrer en concurrence directe avec les opportunités offertes par le secteur financier traditionnel.



ATHENA, une complémentarité entre BIO et CDE..

Dans son allocution, le Directeur Général du Centre pour le Développement de l’Entreprise (CDE), Mabousso Thiam, a démontré l’avantage d’Athena. Ce programme facilitera aux très petites entreprises (TPE) l’accès aux financements grâce à un large réseau d’antennes locales que possède le CDE.  «Ces PME sont généralement confrontées à des graves difficultés d’accès au financement parce que l’offre est mal calibrée, la demande mal formulée ou mal adaptée et les risques sont accrus», a-t-il insisté. Il a affirmé que la dichotomie entre les entreprises et le financement sera réduite car la facilité Athena va réconcilier la capacité technique et financière. Comme l’accès sera simplifié pour les TPE à des ressources financières, elles doivent par contre être combinées au développement de leurs capacités. Les projets agricoles et agro-industriels avec valorisation de la culture et de la consommation locale sont une priorité dans ce partenariat. Une enveloppe de 3 millions et de 300.000 d’euros sont réservées par BIO pour l’Athéna. Tout en remerciant Bio pour sa vision d’aide aux pays de l’ACP, Mabousso Thiam a conclu que ce projet doit contribuer à innover dans le pragmatisme.



Quid sur le CDE

Le CDE est une institution conjointe du groupe des Etats ACP et de l’Union européenne, dans le cadre de l’Accord de partenariat de Cotonou et couvre 68 pays. Elle a pour objectifs d’accroître la compétitivité des entreprises ACP, de faciliter les partenariats entre entreprises ACP et l’UE, d’aider au développement des services d’appui aux entreprises dans les pays ACP en renforçant des capacités des organisations du secteur privé et des prestataires de services, d’appuyer les activités et les organisations de promotion des investissements et de permettre le transfert de technologies et les capacités de gestion. Il intervient auprès des entreprises ACP en phase de pré et de post investissement, auprès d’organisations intermédiaires du secteur privée et auprès des consultants et sociétés de conseil ACP. Ses ressources financières proviennent essentiellement du Fonds européen de développement (FED) qui sont complétées par des cofinancements des fonds délégués par divers partenaires et bénéficiaires, qui  assument une partie du coût des interventions.