2009 en Afrique [12/2009]
L’objet de toutes les convoitises en Afrique du Sud
Semenya, Championne du monde 800m à Berlin
Enfants d’Afrique, l’espoir de demain
Dadis Camara, N°1 de la Guinée-Conakri
Inexorablement 2009 tire à sa fin. Le monde aura connu l’une des années les plus folles de son histoire. Crise financière, économique et énergétique ont ébranlé les économies les « plus puissantes » du monde. L’Afrique dans sa marche vers le développement est restée debout. 2009 sans orgueil, a été l’année de l’Afrique sur les plans politique, économique, culturelle et sportif.Avec un taux de croissance moyen oscillant entre 5 et 8 %, les Etats africains en 2009 se sont bien «débrouillés» malgré quelques moments de frayeur. La triple crise financière, énergétique et économique mondiale n’a pas eu d’impacts majeurs sur l’économie africaine. C’est un constat réel. Les banques africaines ont fonctionné plutôt correctement. Les entreprises ont fait des bénéfices et les places boursières africaines ont assez stables. La dette africaine a connu une baisse fulgurante durant la dernière décennie. L’encours de la dette a été divisé par trois entre 1998 et 2007. La Commission économique pour l’Afrique (CEA) soutient dans un rapport rendu public la semaine dernière et commenté par «Les Afriques», que «la dette extérieure a baissé de 62,4% à 23,1% du PIB sur tout le continent entre 1998 et 2007. La baisse s’est faite en deux étapes. Le stock de l’encours, qui était de moins de 62,4% pour les années 1998-2001, est tombé à 47,2% pour les années 2000-2005. La seconde étape a été spectaculaire puisque entre 2005 et 2007 il a encore chuté de moitié en s’établissant à 23,1%.» Cette performance s’explique par la santé économique du continent et surtout de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE). Elle résulte «essentiellement de l’amélioration des résultats économiques des pays africains, de l’allègement de la dette intervenue au titre de l’initiative PPTE et de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale pour les pays à faibles revenus», a expliqué la Commission.
Au plan politiqueLe domaine politique a été des plus apaisantes en 2009 en Afrique. Exceptés quelques pays dont la gestion politique a balayé du revers de la main les progrès enregistrés par la majorité des pays du continent en matière de démocratie et de promotion des droits de l’homme, le berceau de l’humanité a tiré son épingle du jeu en ce qui concerne sa stabilité politique. Il n’y a pas eu de perturbations majeures. Que ce soit au Maghreb, en Afrique centrale, australe, de l’Ouest ou du Centre malgré des conflits internes sporadiques çà et là. Les nations africaines ont été « politiquement correctes». Des conflits tels ceux du Darfour, du Tchad, de la Côte d’Ivoire sont en passe d’être résolus. La Guinée-Conakry n’est pas non plus un cas désespéré. Grâce aux bons offices du le Président Blaise Compaoré, médiateur désigné par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’espoir est permis.
Au plan socialLa lutte contre le VIH/SIDA, les mutilations génitales féminines et la gratuité de l’école ont été les grandes batailles de l’Afrique en 2009. Sur ces différents plans, les résultats sont palpables. L’accès aux antirétroviraux est une réalité même si quelques pays peinent encore à le rendre gratuit. Selon l’ONUSida, depuis 2001 le nombre de nouvelles infections en Afrique subsaharienne a baissé de près de 15%, «ce qui représente environ 400.000 infections de moins qu’en 2008». Ce mal du siècle qui endeuille des familles sera tôt ou tard vaincu puisque les scientifiques sont à l’œuvre. Sur le plan culturel l’Afrique n’as pas démérité en 2009. Les nombreuses manifestations culturelles qui drainent du monde à travers les villes africaines ont étalé la noblesse et la beauté de la culture africaine. En ce qui concerne le sport, on ne peut pas manquer de noter l’exploit réalisé il y a quelques semaines par les Black starlettes du Ghana qui ont remporté la coupe du monde junior organisée en terre africaine en faisant prévaloir la loi du domicile. Ou encore la jeune prodige sud africaine Caster Semenya qui a littéralement « crevé » l’écran cet été en Allemagne lors des mondiaux d’Athlétisme en remportant les 800 m et s’adjugeant par la même occasion la meilleure performance de l’année sur la distance. 2009 en Afrique a donc enregistré des résultats satisfaisants malgré les aléas de la géopolitique mondiale. Pour autant, le combat pour le développement de l’Afrique continue.
Le chant du cygne de 2009Et voilà, c’en est fini pour 2009. Que ça passe vite !!! Il est des années où l’on ne voit pas le temps passé. Le temps a charrié les séquelles de cette année qui creuse sa tombe. C’est le temps des bilans, des réflexions, des perspectives. Ce sera au soir du 31 décembre 2009, le temps d’une seconde, juste après 23 h 59. Nous serons en 2010. Les uns et les autres se demanderont ce que l’on a fait de cette année. Au début de 2009, nous avons pris des engagements, des résolutions, qui sont encore soit enfouis dans nos mémoires ou couché sur du papier au fond d’un tiroir. Il est temps de les ressortir. Voir ce qui a marché, ce qui ne l’a pas été et pourquoi cela n’a pas été. Les entreprises parleront de bilan financier et moral. Nous autres mortels, parlerons d’objectifs atteints ou non atteints. Le cycle de la vie est ainsi faite. Toute chose est née pour mourir. J’emprunte au philosophe. Avec le recul, l’on se prend à méditer. Une année vient de s’ajouter à mon âge. Je vieillis. Je prends de l’âge. Or, nous avons tant à donner et à recevoir de nos familles, de nos amis, de nos collègues que le temps nous semble si court ! Le chant du cygne nous rappelle Amadou Koné dans « les frasques d’Ebinto » : « les cygnes, quand viennent leur instant de s’en aller du monde des vivants, entonnent leur chant. Ce chant est des plus mélodieux, beau mais triste. » 2009 a entonné son chant du cygne. 2010 s’ouvre à nous plein d’espoir et de vie. Le Nouvel Afrique comme à son habitude souhaite à ses chaleureux lecteurs, une bonne et heureuse année 2010. Que cette nouvelle année soit couronnée de succès, de santé, de paix, pour l’Afrique en général et pour chaque homme qui existe sur la terre des hommes. Bye !bye ! 2009….Bienvenue à 2010.
Les enjeux de 2010 en AfriqueLes enjeux de 2010 en Afrique seront purement politiques. 2010 sur le continent africain est l’année par excellence des élections. Dans presque tous les pays, les élections présidentielles succéderont aux législatives qui laisseront place aux municipales. Le Tchad vient de s’accorder à organiser successivement les élections législatives en 2010. C’est une victoire démocratique de l’opposition et du pouvoir. La Côte d’Ivoire aussi ira aux élections en 2010 (fin février début mars). Le Burkina Faso en fera de même avec la présidentielle prévue pour le dernier trimestre de 2010. Le continent africain vibrera au rythme de la démocratie mais aussi du football. L’Afrique du Sud accueille la première coupe du monde qui se joue sur le sol africain. Au milieu de l’année, le monde entier aura les yeux tournés vers le pays de Nelson pour vibrer au rythme du ballon rond. Trente deux (32) équipes se retrouveront sur la dizaine de stades de ce pays pour donner le meilleur d’elles-mêmes. Ce sera la grande attraction de cette année 2010, et elle promet des surprises.