Article publié le 2008-11-09 par Cyrille Momote Kabange Dossier
La crise financière, ou le complexe de Protagoras (1)
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L’irruption en plein mois de septembre de ce qui est couramment appelé la crise financière renvoie à la nature même des convulsions de l’Histoire. A ce propos, on posait un jour au grand philosophe français Henri Bergson, révélateur du rôle de l’intuition dans le processus scientifique si l’histoire pouvait être un éternel recommencement. Non ! pas forcément, coupa-t-il net. L’Histoire bégaie”. La référence à la crise de 1929 est très tentante pour une raison simple : la peur viscérale de l’inconnu se loge dans tous les hommes depuis l’aube des temps. Et l’angoisse des lendemains qui déchantent fait resurgir le spectre d’un passé honni dont la charge apocalyptique est envisagée sans grandes nuances. A l’heure présente l’attention des millions de gens se focalise sur les observateurs, spécialistes des sciences humaines en espérant qu’une botte secrète leur soit révélée.

Dans ce kaléidoscope des faiseurs d’opinion, l’éclairage des historiens est une nécessité même “lorsque l’actualité est une suite de coups de théâtre imprévisibles dont il serait prématuré de tirer des conclusions”. Comme le souligne Christian Laporte du quotidien belge “La Libre Belgique” dans sa livraison du 9 octobre 2008 où s’insère l’entretien avec un historien, le professeur Dumoulin de l’Université Catholique de Louvain (UCL). “Non !” souligne-t-il, “l’histoire ne se répète pas mais elle n’empêche guère certaines analogies encore qu’elle ne reproduit pas des situations totalement identiques”. Nonobstant, on ne doit pas s’empêcher de dire que les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets

Les constantes dans l’histoire: contingence et permanence

De ce point de vue, le phénomène actuel dépasse le cadre sectoriel où l’on pense le confiner pour donner lieu à un questionnement plus profond au travers des époques de l’histoire au cours desquelles l’homme est confronté à la réalité de sa condition, celle-ci l’encastre et le dynamise à la fois. Pour sortir de ce paradoxe, l’homme a tenté l’expérience de la liberté, laquelle s’est révélée un bûcher des vanités qui lui fournit le choix tragique du repli sur soi, de l’égoïsme, du déni de justice et de l’angoisse devant le vide de son âme.

En effet, l’irrationalité qui conduit à l’incohérence entre les moyens et la finalité que l’on se donne, est une constante dans la chute des empires et des systèmes qui les maintenaient en vie.

L’historien n’évolue pas loin de ce schéma et après avoir remonté l’histoire des krachs financiers depuis le XVIIIè siècle, tout en remettant chacune des époques dans leur contexte institutionnel, culturel et sociétal, en arrive à montrer combien les excès spéculatifs rejoignent ceux qui ont accéléré la dérive de l’économie financière de marché dont le paroxysme est atteint ce mois de septembre noir de 2008. Lorsqu’en guise de péroraison, il clôt le chapitre de son analyse à l’orée de la crise de 1929, il rappelle cette constante morale : “... Les Etats-Unis avaient manqué à leur devoir moral de puissance économique victorieuse avec leur politique de stérilisation de l’or ce qui a découragé nombre de candidats à y exporter. Au sortir de la guerre 14-18, l’industrie américaine a connu une avancée technique majeure. Sur le plan technologique (développement des moteurs des automobiles, des avions, etc...) comme dans l’armement. Mais épargnés de toute forme de destruction, les Américains sont retournés à leur splendide isolement. Ce fut le temps du tout à la consommation. L’heure d’un certain “américain Wife” qui se démocratise mais aussi les cuisinières électriques, les essoreuses, etc...On aurait pu s’attendre que l’argent soit injecté dans le capital de ces entreprises qui produisent davantage de biens de deuxième génération de la deuxième Révolution industrielle, voire investi dans des produits neufs. C’est l’ère des TSF et la télévision n’est pas loin sans parler des avancées aéronautiques. Mais l’on n’a pas investi dans ces secteurs d’avenir. On préférait se cantonner dans des valeurs traditionnelles comme le ferroviaire ou le service public. Ajoutons à cela que les valeurs de spéculation reposaient sur une énorme part d’irrationnel. Aux States, il y avait eu un fort boom immobilier, notamment en Floride. Des prêts considérables avaient été accordés à des taux très bas. Mais cette période de grande euphorie allait connaître divers temps d’arrêt. La nature s’en mêla avec deux ouragans ravageurs en Floride, mais il y eut évidemment la crise de 1929 avec ses bulles spéculatives”.

De 1929 à 2008 : Quel destin ?

C’est donc un argumentaire moral qui justifie le rapprochement fait avec 1929 dans les turbulences actuelles bien au-delà des données techniques et des rations d’explication, ceux-ci étant étendus à toute la planète auxquels s’ajoutent les effets induits des technologies de l’information en matière de gestion économique et financière. De nos jours les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. Curieusement, cela se passe à une époque où la croissance des inventions techniques et les découvertes scientifiques progressent à grande allure rendant l’injustice dans la répartition des ressources d’autant plus insupportable que la folie consumériste des milliardaires se répand comme une fumée putride sur tous les écrans du monde en face de la misère du plus grand nombre qui elle aussi est étalée aux yeux de tous. Autrefois, dans le monde industrialisé s’entend, la richesse forçait un certain respect parce que officiant sous le voile de la morale bourgeoise et la misère fut noyée dans l’espérance parousiaque de l’idée de progrès infini. La consommation de masse a ainsi plombé pendant longtemps la vigilance de la classe des employés et des ouvriers en Occident. Finalement même les vraies avancées de la démocratie sociale en Europe occidentale ne suffisent plus pour maintenir les peuples de cette partie du continent à un degré élevé de bien être moral et matériel. Elles sont plutôt prises en sandwich entre les forces centrifuges de l’économie souterraine (la mafia des trafics illicites en tous genres, la criminalité fiscale illustrée principalement par la fuite des capitaux des plus riches vers des paradis fiscaux dans une sorte d’indifférence légale) et la perspective toujours renouvelée de bien gagner sa vie. Dans ces pays où la démocratie politique s’ingénie de protéger la propriété privée et d’inculper à l’infini la volonté de s’accomplir individuellement, les structures sociales sont déterminées par une certaine égalisation de la règle de droit qui s’accompagne notamment d’un rétrécissement du champs de la morale.

Le système capitaliste de marché y entre comme dans un gant avec, néanmoins, en prime cette observation fondatrice d’Adam Smith, économiste écossais du XVIIIè siècle qui dans son ouvrage célèbre “De la richesse des Nations “ écrivait : “Ce n’est pas de la générosité du boucher ou du brasseur que nous attendons notre pinte de bière, mais de leur égoïsme et de leur âpreté au gain”. Philippe Manière, dans sa chronique publiée chez l’hebdomadaire français “Marianne” commente cette assertion à sa façon : “Chaque agent travaille, produit, investi, innove avec l’espoir de s’enrichir, d’améliorer son sort personnel. Pour autant, le concours de cette multitude d’énergies égoïstes, et d’autant plus puissantes et créatrices qu’elles sont égoïstes, débouche paradoxalement à long terme sur une extraordinaire amélioration de notre condition collective. Les bienfaits de l’économie de marché sont massifs ... Mais ils constituent une conséquence non désirée de l’action individuelle de chacun, motivée par l’appât du gain. Cet appât du gain, chacun d’entre nous a tôt fait de le stigmatiser chez les autres. Mais il est fort partagé. Les plus grands fautifs de la crise actuelle sont à l’évidence les financiers surcréatifs qui ont coupé en rondelles des millions de créances hypothécaires douteuses et les ont rassemblées en paquets joliment emballés avant de les vendre. Mais à l’autre bout de la chaîne, il y avait, forcément, les acheteurs. Et les acheteurs, directement c’était vous, c’était moi, c’était nous, nous qui demandons toujours plus de rendement à nos placements. La crise vient toujours d’une spéculation qui serait impossible si tous n’en étaient pas plus ou moins complices”. A l’instar du dieu à deux faces, Janus des Romains, le capitalisme se trouverait-il vraiment à équidistance ontologiquement du bien et du mal sinon au-dessus des catégories morales ?

Loin d’une querelle de rhétorique à un moment où le système de l’économie libérale en périclitant entraîne par ses turpitudes des millions de personnes vers l’abîme de la souffrance sans espoir d’en sortir telle que nous la dépeint en illustration de la crise de 1929, le grand écrivain américain John Steinbeck (Les Raisins de la Colère). La force du diable vient de ce qu’il fait croire qu’il n’existe pas, affirmait Georges Bernanos, un autre grand de la littérature française du XXè siècle.

Tout au plus, il faudrait rêver d’un scénario où les acteurs économiques se décideraient à considérer que l’argent n’a jamais été et ne sera jamais au centre du destin historique de l’humanité. Ils inscriraient leurs transactions dans une logique du profit minimum en prenant la mesure de vrais enjeux qui sont à l’échelle de la planète plutôt que dans des cercles où les poussent l’égoïsme, l’avidité et la propension à l’irresponsabilité.

Les faits en question

Malheureusement, le réel nous insère dans un écheveau que même les plus futés en économie ont du mal à débrouiller. Il reste néanmoins que l’analogie à la crise de 1929 recouvre quelques éléments de référence en ce qui concerne la durée du phénomène et son amplitude à une certaine période. Il n’est, en tout cas pas, une avanie totalement imprévisible. Depuis un an, les signes avant-coureur sont apparus avec la crise des liquidités affectant certaines banques consécutive au surendettement d’une grande partie des ménages américains. “C’est, en effet, du marché des subprimes du nom de ces crédits hypothécaires américains risqués, que tout est parti. Parce que des banquiers ont octroyés des crédits immobiliers à des ménages aux revenus très modestes peu solvables en calculant leur capacité d’emprunt sur la valeur de la maison achetée. Tant que les prix immobiliers progressaient ce système fonctionnait. Mais lorsque l’immobilier a commencé à se replier aux Etats-Unis en 2007, l’effet pervers de cette mécanique s’est enclenché. Les ménages n’ont plus été capables de rembourser leurs emprunts, et les établissements de crédit qui les avait accordés se sont effondrés. La crise s’est ensuite diffusée à tout le système financier par le canal de la trétisation, cette technique née dans les années 1970 consistant à transformer les prêts bancaires en obligations achetées par les investisseurs du monde entier. La crise est, d’une manière générale encore, la conséquence des excès observés sur le marché du crédit aux Etats- Unis depuis les années 1990” (2). Selon le journal « Le Monde », ceux-ci ont nourri la bulle spéculative à la Bourse de New-York qui éclatera en 2000. Alors des considérations d’ordre idéologique motivent les responsables après l’attentat du 11 septembre 2001, lesquels par le biais du Président de la Réserve fédérale américaine, Alain Greenspan, mirent au point la politique du taux d’intérêt très bas dans le but de booster la consommation des ménages et de dynamiser la croissance. Ne sommes-nous pas dans le plus grand pays capitaliste du monde là où fleurissent les groupes financiers de tous bords dont la puissance repose sur la monopolisation des actifs se calculant à des milliards de dollars lesquels servent à financer le plus pernicieux des systèmes de déprédation de l’histoire des deux derniers siècles, se singularisant par la manière dont les financiers multiplient les mécanismes d’emprunt de plus en plus sophistiqués et de plus en plus audacieux. Et tant pis si la machine se dérègle et entraine le monde des affaires financières mondiale tout en compromettant l’évolution de l’économie dans son ensemble.

La conséquence de cette folie spéculative qui s’est installée au coeur de l’économie financière depuis quelques décennies est là devant nous et correspond momentanément à une aporie. Bien malin est qui nous dira ce que l’avenir réserve au système. En attendant l’angoisse étreint en Occident les esprits mêmes flegmatiques (le flegme anglais n’y a rien fait, lorsque la panique s’est emparée de la City, forçant le gouvernement à renier le « blairisme » et à renverser par la nationalisation des banques londoniennes la statue de Madame Tatcher.

Et l’Afrique ...

L’autre versant de l’anxiété qui s’est emparée des économies permet une lecture différente des événements dans les pays africains dont les forces financières sont marginalisées ... Parfois, dit-on, à quelque chose malheur est bon. “D’une certaine façon, sa pauvreté a mis l’Afrique à l’abri des folies financières occidentales. Autochtones ou filiales de grands réseaux, les banques africaines n’ont pas acheté et vendu les produits financiers toxiques à la base de subprimes américains. Elles ne sont pas non exposées à es défauts de remboursements de prêts - immobiliers notamment - comme les banques américaines. En revanche, le fléau pourrait affecter la belle croissance que connaît le continent depuis 6 ans, avec une moyenne de 6% l’an. Le retournement conjoncturel en cours dans les économies occidentales amorce un recul de la demande de produits manufacturés et donc de la demande de produits manufacturés et donc de la demande des produits de base ... Finalement la chance de l’Afrique est que les produits agricoles, eux ne devraient pas connaître une baisse de leurs cours trop prononcée. Cela promet d’assurer aux paysans africains un revenu plus décent et surtout de réhabiliter leur activité aux yeux de leurs gouvernements. Et l’on sait désormais que la lutte contre la pauvreté passe obligatoirement par une agriculture modernisée, plus productive et diversifiée. Le pire n’est donc pas sûre, même si l’Afrique doit se préparer à des jours moins fastes”. (3)

La crise financière: une aubaine pour Barack OBAMA

Les choses se décantent facilement depuis les deux derniers débats télévisés qui ont opposé Barack OBAMA à Mac-Caïn. La grande interrogation qui affecte l’élection du 4 novembre aux Etats-Unis a été que les Blancs américains pourraient en dépit de toutes les évidences imposant comme inéluctable le choix d’Obama en qualité de Président, ils cèdent à l’atavisme de la race supérieure au-dessus d’une autre supposée inférieure, une fois dans l’isoloir, en mettant dans l’urne la carte Mc Cain. Sans doute cet argument est pernicieux mais non sans une certaine pertinence: à entendre les électeurs de Virginie, un Etat farouchement républicain l’autre soir sur France 24. Malgré une culture très underground de certains milieux de l’Amérique profonde, les sondages sont très explicites et se recoupent tous. L’avance d’Obama n’a aucune chance d’être rattrapée sauf l’intervention d’un fait magique par exemple la chute en parachute depuis la lune de Mc Caïn. La perte de confiance des républicains par Bush interposé auprès, désormais, d’une large frange des milieux populaires américains est d’autant plus importante que le président des Etats-Unis s’est résolu à imposer au Congrès une somme astronomique de 700 milliards de dollars pour sauver les banques faillies au moment même où l’Amérique entrait en récession économique (baisse du pouvoir d’achat et augmentation accélérée du chômage). Dans cette conjoncture morose, Mr Georges Bush n’a pas fait mieux que d’adorer ce qu’il a brûlé hier. Il s’est fendu d’une déclaration télévisée qui vantait le mérite de la régulation des marchés, ce qui ressemble bien à l’éloge que rend le vice à la vertu. Les efforts fournis par Mc Caïn à la suite de cette loupée tendant à couvrir du manteau de l’unité, face au danger grave qui guette la Nation, une manoeuvre électoraliste, ont été vains. Ceci dit, quelle pourrait être la marge de manoeuvre de Barak Obama une fois la Maison Blanche conquise face à ce qu’il apparaît déjà comme un phénomène structurel demandant une refondation des valeurs de la Nation; sera-t-il un nouveau Roosevelt et père du “Nouveau Deal” américain dont le keysianisme a sauvé l’Amérique de la misère et requinqué le système capitaliste mondial? Ou bien tentera-t-il en opportuniste même intelligent de surfer sur la mer des anachronismes de la part des thuriféraires du libéralisme à tout prix en espérant que la tempête passerait et que de toute façon, rien de bien grave ne pourrait arriver à un système qui serait dans l’ordre naturel des choses ?

Quel avenir pour le Capitalisme de marché ?

On posait à Nicolas Baverez, avocat, historien, économiste et essayiste français dont la côte est au zénith depuis la publication de son essai « La France qui tombe », critique acerbe de son pays dont l’économie étouffe sous la chape des doctrinaires, cette question (4) : “La crise que nous traversons est-elle selon vous , un accident de parcours ou marque-telle la fin d’un cycle et d’un modèle économique” ? Il répondit : “... C’est sûrement la fin d’un cycle et d’un modèle économique. Et il ne faut pas se tromper: ce n’est pas une crise du capitalisme financier, ce n’est pas une crise du capitalisme anglo-saxon, c’est une crise du capitalisme mondialisé, qui touche toutes les zones du monde et aussi bien l’économie réelle que financière”. Mais quel système en sortira-t-il demain? L’historien et économiste propose un modèle plutôt réformiste conforme à ses idées d’intellectuel libéral: “Le capitalisme qui émergera sera assez différent du capitalisme que nous avons connu. Ne serait-ce que parce que beaucoup d’acteurs vont disparaître. ... De l’autre côté, nous verrons le retour d’un capitalisme qui sera sans doute plus éthique. Les-uns et les autres devront gagner leur vie à partir de leur compte d’exploitation non à partir du jeu sur les actifs”. Le capitalisme demeure-t-il un horizon indépassable ? “... On prend souvent le capitalisme comme quelque chose d’immuable. Or le capitalisme est un caméléon depuis qu’on l’a inventé au XVIIè siècle”.

Un autre son de cloche contradictoire quoique le constat sans concession fait de la faillite du système actuel les rapproche vient du professeur Ricardo Pétrella de l’U.C.L., économiste chevronné de tendance socialiste et tiers-mondiste. (5)

Pour lui, le capitalisme dans son ensemble n’a plus d’avenir sous les éclairages conjugués de l’histoire économique et de ses sursauts désespérés à travers la crise actuelle. Il récuse l’idée répandue qu’il n’y a pas d’alternative au système capitaliste de marché. Il propose à la place un long processus marqué par la volonté des Etats et des organisations internationales à construire une nouvelle économie à l’échelle de la planète Terre au service de tous ses habitants.

“A court et moyen terme la priorité doit être donnée à la convocation d’urgence d’un Conseil de la Sécurité mondiale - une conférence mondiale des Etats - pour la définition et la promotion d’une nouvelle architecture économico- financière et politique de la planète. Dans l’immédiat, il appartient à tous les Etats les plus directement concernés d’adopter sur des bases coordonnées au plan international, les mesures urgentes destinées à éviter la socialisation des pertes à charge des populations les plus faibles de la planète, à éliminer l’indépendance politique des banques centrales, à rétablir un contrôle national et international sur les mouvements des capitaux, à éradiquer les marchés spéculatifs et les paradis fiscaux, à réguler de manière stricte le marché des devises, à remplacer des sociétés privées de rotation et de révision des comptes par un système public transparent d’évaluation et de certification”.

Le complexe de Protagoras


Ce qui se passe sous nos yeux doit nous interpeller et nous inciter à recadrer nos manières de voir le monde en n’oubliant pas la finitude de l’homme qui est intrinsèque à sa condition et désigne son destin. Protagoras, le sophiste, pouvait s’exclamer “l’homme est à la mesure de toute chose”, cela a toujours sonné comme une provocation rhétorique pour les hommes de son époque que la peur des « dieux » remettait à la place qui leur revient ; celle de simples mortels.

Cyrille Momote Kabange



(1) Protogoras: Philosophe et sophiste grec du Vè siècle avant J.C.
(2) L’interview parue dans “La Libre Belgique” du 9 octobre 2008.
(3) Extraits du “Jeune Afrique” du 10 octobre 2008.
(4) Extraits du “Soir” du 9 octobre 2008.
(5) Extraits de “La Libre Belgique” du 9octobre 2008.