Article publié le 2008-11-09 par Par Daouda Emile OUEDRAOGO
Développement
Forum «media et développement» Poser des actes concrets au profit des médias [11/2008]
Du 11 au 13 septembre 2008 s’est tenu à Ouagadougou le forum «media et
développement». Durant 72 heures, sous la houlette de la Commission européenne et
la Commission de l’Union africaine, 300 professionnels et acteurs de la presse écrite,
de la radio et de la télévision ont réfléchi sur quatre thèmes majeurs en vue d’insuffler
une dynamique de développement tant économique que structurel aux médias.
La Messe médiatique s’est déroulée à
Ouagadougou. Le forum «média et
développement» a écrit une nouvelle
page pour le développement des média
en Afrique. La Commission européenne et
celle de l’Union africaine en collaboration
avec le gouvernement burkinabé ont mis
les bouchées doubles pour la réussite de
cette rencontre. Autour de quatre thèmes
principaux qui s’articulent sur les grands défis
de la presse africaine à l’heure actuelle, 300
communicateurs ont planché. «Medias et
bonne gouvernance, quel liens ?»,
«la liberté des médias dans les
pays en développement: cadre
juridique et réalité du terrain»,
«L’image de l’Afrique en Europe
et l’image de l’Europe en Afrique :
le monde bouge, les stéréotypes
demeurent», «Le rôle des médias
locaux : l’action locale pour réussir
au niveau mondial ?» ont été les plats de
résistance de ce forum. Fort de ce constat,
le directeur du développement des médias
du Ministère de la Culture, du Tourisme et
de la Communication (DDM-MCTC) du
Burkina Faso, Jean Baptiste Ilboudou est
conscient des enjeux. «Le forum, dit-il,
est d’une importance capitale non
seulement pour l’Afrique et pour
tous les communicateurs.» Cette
importe se résume essentiellement à prendre
en compte la dimension économique
dans le développement des organes de
presse. Il n’y a pas de développement de
ces entités médiatiques si elles n’ont pas
une capacité économique à même de faire
face aux contraintes infrastructurelles. «La
particularité de la rencontre de
Ouagadougou est qu’au delà de la
réflexion, des actes concrets ont
été posés au profit des médias.
Les dimensions économiques de la
presse en général ont été traités»
estime M. Ilboudou. En sus, sur un plan
plus large, le développement d’un pays est
cautionné, in fine, par le développement
des médias. Autant il est vrai que le cadre
juridique, la formation sont des leitmotivs
pour son envol, l’élément essentiel et
fondateur des structures médiatiques est
économique. Le thème de la rencontre
«média et développement» interpelle
plus d’un sur la nécessité de conjuguer le
développement de la nation d’avec celui des
médias, selon le directeur du développement
des médias, Jean Baptiste Ilboudou. Pour
que les médias participent effectivement
au développement, il faut qu’ils soient
eux-mêmes développés. Un média sous
développé ne peut pas promouvoir le
développement. D’où des questions qui ont
trouvé réponses à ce forum. Entre autres,
comment faire pour développer les médias,
quelles sont les dispositions à prendre pour
assurer une viabilité économique de la
presse.
Thèmes pertinents pour
des échanges d’intérêts
Pour que cette rencontre de Ouagadougou
soit une réussite, des thèmes pertinents ont
été élagué. Du contenu et des attentes par
rapport à ces thèmes le directeur des médias
lève le voile. Pour ce qui est de la thématique
«Medias et bonne gouvernance,
quels liens ?», M. Ilboudou a expliqué
qu’il s’est agit de réfléchir sur les stratégies
efficaces pour créer les conditions politiques
et économiques nécessaires pour que les
professionnels de l’information puissent être
des acteurs à part entière de la démocratie.
Cela s’entend qu’ils doivent être en mesure
de contribuer à la bonne gouvernance.
Cette bonne gouvernance implique une
liberté. D’où le deuxième thème «la
liberté des médias dans les pays
en développement: cadre juridique
et réalité du terrain». Indépendance
des médias tant politique qu’économique,
afin que la qualité du service soit à la hauteur
des attentes. De ce fait, en posant cette
préoccupation, il s’agit de voir quels sont les
acquis engrangés et les progrès à accomplir
en termes de liberté des médias. Cela afin
d’apporter des garanties, développer des
indicateurs afin que la liberté de la presse
soit assurée non seulement au niveau des
instances de régulations mais aussi, au niveau
des hommes de médias. D’où qu’il faut lever
les stéréotypes, les caricatures voilées, entre
l’image de l’Afrique en Europe et celle de
l’Europe en Afrique. «Il faut décortiquer
cette thématique en vue de voir
comment améliorer l’image de
l’Afrique en Europe, et vice versa
en vue d’établir une compréhension
mutuelle des peuples» a affirmé M.
Ilboudou. Cette compréhension doit se
fonder sur les réalités du continent plutôt
que sur des représentations stéréotypées
qui ne correspondent pas à la réalité. Ces
réalités de l’Afrique ne vont pas sans un
questionnement sur le rôle des médias
locaux. Le quatrième thème y fait allusion en
se focalisant sur : «le rôle des médias
locaux: l’action locale pour réussir
au niveau mondial ?». Par cette
problématique, les professionnels de
l’information essaieront de définir «le rôle
et la place des médias de proximité
dans la quête du développement ».
L’on essaiera de savoir comment soutenir ces
médias par une approche participative dans
la confection et la diffusion des contenus.
C’est tout dire, selon le directeur des médias
que ce forum ne sera pas une messe de
trop : «par rapport à la qualité des
participants, le forum ira au-delà
des simples déclarations. Il y aura
une suite car, les recommandations
issues de Ouagadougou seront
examinées lors des prochaines
journées européennes.»