Article publié le 2008-05-20 par Télégramme
VIRUS EBOLA : La chauve-souris en serait le réservoir naturel [05-06/2008]

Les médecins et chercheurs spécialistes des maladies filovirales se sont réunis à Libreville du 26 au 28 mars 2008, à l'occasion du 4ème Congrès international sur les virus Ebola et Marburg. A ce sujet, ils ont fait savoir que la chauve-souris serait le réservoir naturel du virus Ebola, au terme de la découverte de l'équipe du docteur Eric Leroy, chef d'unité des maladies virales émergentes au Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF).
Cette découverte date d'une année et demi, à en croire cette source. Depuis 30 ans, les chercheurs des quatre coins de la planète cherchent à découvrir les vecteurs de transmission de ce virus. Pour le Dr Jean Paul Gonzales de l'Institut de recherches pour le développement (IRD), cette découverte ouvre de nouvelles voies à la recherche sur les virus Ebola et Marburg. En tout cas les spécialistes nourrissent de grands espoirs quant à la prévention et au traitement de ce virus. Grâce à cette découverte, les chercheurs peuvent désormais mieux orienter leurs recherches pour le traitement de ces maladies, mais surtout de réelles mesures de prévention peuvent être prises contre la propagation du virus.
Le congrès de Libreville sur le virus Ebola et Marburg s'est appesanti, dans un premier moment, à faire la rétrospective des recherches sur ce virus, à définir le contexte et les conditions d'émergence des maladies filovirales et exposer l'actualité des recherches à ce sujet, tandis que la seconde étape a été consacrée à montrer comment le virus devient pathogène pour l'homme et comment il est véhiculé et transmis. Le troisième moment du congrès a porté sur la présentation des mesures de prévention et de traitement préconisées pour éradiquer cette épidémie.
Le comité d'organisation de ce congrès réunit le CIRMF, l'IRD, les ministères gabonais de la Santé, de la Recherche scientifique, de la Défense nationale et celui de l'Economie forestière, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'ambassade de France au Gabon. Selon le Dr Jean Paul Gonzales, le choix de Libreville pour le 4ème Congrès international sur le virus Ebola et Marburg, après les Etats-Unis, l'Allemagne et le Canada, s'explique par le caractère endémique de la maladie dans la région qui est très touchée par ce virus. La prochaine édition du congrès se tiendra au Japon.
Le virus Ebola est apparu pour la première fois en 1976 au Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo) et au Soudan. Des épidémies sporadiques ont ensuite éclaté au Congo, au Gabon, en Côte- d'Ivoire et en Ouganda. Les différents congrès sont d'une grande importance car les connaissances progressent sur un fléau où des personnes touchées développent une fièvre hémorragique pour laquelle il n'existe encore aucun traitement. La fièvre hémorragique tue dans 50 à 90% des cas. La maladie de Marburg, qui porte le nom de la ville allemande où elle a été diagnostiquée pour la première fois dans un laboratoire en 1967, a fait plusieurs dizaines de victimes en Afrique, avec des taux de mortalité dépassant 80% des personnes touchées par la maladie.