Les démarches en France pour récupérer les 6,3 millions d'euros de dommages et intérêts dus par les six Français de l'Arche de Zoé doivent être menées par les familles tchadiennes lésées, et ne concernent pas les gouvernements, a indiqué début avril le ministère français de la Justice. Selon le porte-parole de la Chancellerie, Guillaume Didier, au cours d'un point de presse, « cette affaire implique des intérêts privés et cela ne concerne pas les gouvernements.
Les six membres de l'Arche de Zoé, graciés par le président tchadien Idriss Deby Itno trois mois après avoir été condamnés pour avoir tenté d'exfiltrer 103 enfants vers la France, ont été libérés des différents établissements pénitentiaires français où ils étaient incarcérés. Mais ils n'ont pas payé les 6,3 millions d'euros de dommages et intérêts aux familles qui leur avaient confié les enfants sans savoir que l'association envisageait de les faire partir en France.
M. Didier a par ailleurs indiqué que le ministre tchadien de la Justice, Albert Pahimi Padacké, a envoyé une lettre à son homologue française Rachida Dati, via l'ambassade de France à N'Djamena, dans laquelle il affirme que le gouvernement français s'était engagé à «garantir l'effectivité du paiement» des 6,3 millions d'euros de dommages et intérêts. La Chancellerie française ne partage pas cette vision du dossier et le Premier ministre français, François Fillon, a exclu que Paris paie six millions d'euros pour des erreurs que la France n'a pas commises».