Article publié le 2008-05-20 par Arnaud-Chris Lukamba Niolo Politique
Côte d’Ivoire : Un bilan digne d’éloge un an après l’accord de Ouagadougou [05-06/2008]

La signature le 4 mars 2007 de l'accord de paix à Ouagadougou entre le gouvernement du Président de la Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo et les Forces nouvelles de Guillaume Soro Kigbafori a réussi à annihiler les velléités de violences politiques à Abidjan et à remettre ce pays en marche. Quel bilan dresser un an après ? C'est l'exercice auquel nous tentons de nous appliquer.

L'accord de paix en Côte d'Ivoire, le dernier en date après l'échec de ceux de Linas Marcoussis, d'Accra I et II et de Pretoria, avait été paraphé en présence du pacificateur, Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, mettant ainsi un terme à cinq années de guerre civile, à la joie de la population, première victime du conflit.Depuis, aux termes de l'arrangement politique, le secrétaire des Forces Nouvelles a été investi le 27 mars 2007 de nouveaux habits de Premier ministre, devant conduire le pays aux échéances électorales.. Le nouveau locataire de la Primature, Guillaume Soro, qui devait conduire les opérations se devait au préalable de lever certains préalables inhérents à la situation post-conflit, à savoir la reconstitution des registres d'état civile la restructuration de l'armée et la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national, suivis de la mise en place du processus électoral.Aujourd'hui, les résultats sont bien palpables sur le terrain. En effet, la population ivoirienne peut désormais vaquer tranquillement à ses occupations grâce à la paix sociale restaurée, la normalisation de l'activité politique est bien réelle et les institutions pluralistes s'incrustent dans le paysage du pouvoir ivoirien. Et même, la question épineuse de l'identification a été rapidement réglée, avec les audiences foraines qui se tiennent en ce moment à travers le territoire de la Côte d'Ivoire.

De petites zones d'ombres subsistent

Mais, un an après la signature de l'accord de Ouagadougou, bien de chemin reste encore à parcourir - nous sommes sur la terre des hommes, nous dirait-on. Ainsi, si la date de la présidentielle vient d'être fixée, personne ne peut encore dire avec précision quand auront lieu les autres élections démocratiques et pluralistes, pourtant l'un des préalables pour une paix totale et la stabilité politique et sociale.Des zones d'ombres subsistent également quant à la constitution des registres de naissance éparpillés ou perdus durant la guerre, à la délivrance des nouveaux titres d'identité, aux listes électorales et aux cartes d'électeurs, que la commission électorale peine à établir. Tout comme sur l'épineux problème de la réunification des deux armées et la création d'une armée républicaine, sur lesquelles les points de vue des hommes politiques divergent notamment sur la question des grades des ex-rebelles des Forces Nouvelles et sur la démobilisation.Mais si quelques points restent à régler, le bilan des accords est largement positif, l'essentiel étant de redonner confiance à la population ivoirienne et de mettre toutes les énergies ensemble en vue de la reconstruction d'un pays ravagé par la guerre et de son développement définitif.