Cinq jours pour cinq pays, le président Georges Walker Bush est allé par cette tournée pour une dernière fois en Afrique afin de raviver entre les peuples africains et américain le sens du destin commun : le droit à la vie et à l'épanouissement pour tout être humain. Sans oublier les «à-côté» géostratégiques.
A pas de charge, le président américain Georges W Bush a parcouru cinq pays africains. Du Bénin au Libéria en passant par la Tanzanie, le Ghana et le Rwanda, les Etats-Unis posent pied en Afrique. Officiellement pour réchauffer les relations d'amitié entre les pays et lutter contre le VIH/Sida, la malaria et les maladies tropicales. Officieusement, faire comprendre que les Etats-Unis soutiennent toujours les pays africains qui ont fait de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption leur champ de bataille. Sans omettre que le projet Africom (le commandement américain en Afrique) se soit invité dans les échanges entre les présidents des pays visités. Ce projet, qui est une sorte de base militaire américaine en implantation au Sahara en vue de contribuer à la lutte contre le terrorisme, ne bénéficie pas du soutien de certains leaders africains, au nom desquels l'ancien président de la commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, le Sud-africain Thabo Mbéki et le Libyen Mouammar Khadafi. Ces présidents trouvent qu'Africom est une stratégie pour espionner l'Afrique et faire d'elle un continent à la solde de Washington. La souveraineté des Etats est ici brandie pour justifier ces prises de position. Le président Bush se défend : «Africom est une conception neuve visant à renforcer les capacités des pays africains à lutter contre le terrorisme». Alors, puisqu'en Afrique l'on affirme généralement qu'à défaut de sa mère, on tête sa grand-mère, Bush fils s'est alors tourné vers les pays pas trop politiquement marqués par la mal gouvernance et la corruption. Et les fruits y passent.
Le dollar pour les pays visités
Il est clair que l'oncle Sam ne peut pas passer en Afrique sans y laisser pleuvoir «les feuilles» comme on dit dans le jargon. 307 millions de dollars pour le Bénin, 698 millions pour la Tanzanie et 750 millions pour le Libéria pour ne citer que ceux là. C'est une initiative à saluer car même si l'Afrique veut se développer et peut se développer sans l'aide extérieure, il est aussi africain de savoir qu'on ne refuse pas un cadeau. C'est faire injure au donateur. Reste à présent que ce don ne serve pas à acheter des armes mais plutôt à investir pour permettre à chaque Africain de disposer ne serais-ce que de trois repas par jour, un toit pour dormir et des services de santé ainsi que des officines où se procurer des produits pharmaceutiques à moindre coût. La présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf est de loin la plus comblée par cette visite, puisque son pays est la résultante d'anciens esclaves américains qui tentent de reconstruire ce que plus de 14 années de guerre civile ont cassé. Diplômée d'Economie sortie de la prestigieuse université de Harvard, Sirleaf a la lourde mission «de construire des vies d'espoir et de paix». Pour cela elle bénéficie du soutien total de la nation la plus puissante du monde. Ainsi, avec la tournée de Bush dans les cinq pays d'Afrique jugés «champions de la bonne gouvernance», la balle est dans le camp des Africains pour que cette visite porte fruit pour les populations.